« Trask Industries n'a pas pour vocation de nuire aux mutants. insista Lawrence Trask, La bêtise de mon père n'est pas notre force motrice. Bien au contraire. Le monde change, et avec celui-ci ses habitants. »

Il était 17h28 et la conférence touchait presque à sa fin, après une longue et ennuyeuse rétrospective de ce qu'avait produit et fait l'entreprise depuis que Lawrence l'avait reprise en main, tout le monde avait fini par presque oublier cette promesse de découvrir de nouvelles inventions qui seraient, on s'en doutait, révolutionnaires.

« La mutation n'est pas une malédiction, c'est même tout le contraire. Mais hélas, elle peut devenir un très lourd fardeau. En particulier pour les plus jeunes... Imaginez être parent et découvrir que votre fils ou votre fille est un mutant, ce serait raisonnable de s'inquiéter. D'avoir peur pour sa sécurité, pour celle des autres. À Trask Industries, nous avons trouvé comment soulager le fardeau de cette découverte. »

L'écran géant derrière Lawrence s'éclaira du logo caractéristique de son entreprise avant de révéler la nouvelle invention, un bracelet.

« Ceci, reprit-il en levant en l'air, bien à la vue de tous, celui qu'on venait de lui apporter, est un inhibiteur. Un accessoire sans danger et entièrement sûr qui permettra simplement de contrôler les capacités extraordinaires d'un mutant. »

Quelques sourcils se froncèrent dans le public, certains se mirent à sourire et d'autres avaient déjà décidés s'ils allaient financer ou non la production en masse de ces inhibiteurs. Après quelques minutes de plus durant lesquelles Lawrence expliqua le fonctionnement des inhibiteurs et insista sur l'inévitable sécurité et sûreté de son invention, la conférence toucha enfin à sa fin. Évidemment, la presse avait des questions, mais le PDG de Trask Industries n'y accorda pas de temps avant de disparaître presque aussi rapidement qu'il était arrivé. Laissant au grand public la perspective d'un monde différent, où les mutants pourraient se contrôler et vivre avec les autres, peut-être.


« Madame, Monsieur, nous interrompons votre programme pour un flash info spécial. venait de lancer la voix de la présentatrice du journal qui était soudainement apparue à l'écran en pleine diffusion d'un film, Il est 18h10 et le Skyview Center de New York vient d'être la cible d'un attentat à la bombe ; nous sommes pour le moment incapables de savoir combien de victimes sont à dénombrer. »

L'horrible sensation désagréable de se dire qu'on ne connaîtrait jamais la paix venait d'alourdir les cœurs et les esprits des nombreux téléspectateurs qui se détendaient chez eux avec leurs familles et leurs amis, « Aucun groupuscule n'a pour le moment revendiqué l'attaque. Mais, la présence de Lawrence Trask qui a révélé quelques moments plus tôt sa dernière invention, un inhibiteur qui permettrait de contrôler les capacités mutantes, pourrait très bien être la piste la plus probante. Des témoins affirment d'ailleurs avoir aperçus des mutants dans les parages. Nous vous tiendrons au courant tout au long de la soirée. »

Et un autre frisson venait de traverser une portion gigantesque de la population, un frisson que nombre d'entre eux ne connaissait déjà que trop bien, même si ça n'était pas prouvé, même si on finissait par découvrir que quelqu'un d'autre en était la cause, les répercussions de cet attentat et de la possibilité qu'il ait été commis par un ou plusieurs mutants se répercuteraient sur les millions de porteurs du gène X dans le pays, et peut-être même à travers le monde.


Quelques instants avant l'explosion, Wade Wilson terminait un autre contrat, dans les toilettes du centre commercial, d'une balle dans la tête et d'un selfie avec la dépouille, qu'il envoyait directement à Weasel qui, lui, se contentait de répondre d'un « God dammit Wade »

Les trois pensionnaires du X-Mansion qu'étaient Aidan Miller, Laila Caldwell et Axel Howell avaient eut la bonne idée de s'éloigner du manoir et de leurs responsabilités l'espace d'au moins quelques heures, pour se donner l'impression qu'ils étaient des gens normaux, sans doute, au point de se réfugier dans un Starbucks.

Les Morlocks, eux, avaient récemment recueilli un peu plus de monde qu'initialement prévu, et Caliban et Mystique avaient trouvé judicieux et nécessaire d'envoyer Nathaniel S. Reeves et un autre jeune mutant qui pouvait modifier la densité et les dimensions des choses pour trouver de quoi habiller les nouveaux arrivants qui n'avaient rien d'autre que des haillons à se mettre sur le dos, ils ne savaient pas trop par où commencer alors ils décidèrent que le premier magasin de prêt-à-porter qu'ils trouveraient serait suffisant. Lorna Dane, elle, s'était faite donner rendez-vous en face de cette-même boutique par des camarades de classe, un difficile exposé était en préparation et c'était avec sans doute un mécontentement compréhensible qu'elle réalisait qu'on lui avait faussé compagnie et qu'elle était venue pour rien.

Winona Weber, elle, n'était pas là pour des mondanités. Elle avait été envoyée par Magneto pour garder un œil sur Trask et sa conférence, le mutant s'inquiétait des agissements du PDG et voulait en savoir plus sur ce qu'il mettait au point dans son entreprise, mais par souci de discrétion, il avait aussi demandé à Winona de ne pas intervenir ou agir d'une quelconque façon qui aurait pu mettre la Confrérie en danger. Cependant, même si Trask était déjà parti depuis un moment maintenant, elle n'avait pas pu s'empêcher de rester un peu plus longtemps au stand qui était tenu par les employés de Trask Industries, lequel servait avant tout à faire la publicité de l'entreprise. Deux employés étaient là et distribuaient des prospectus qui vantaient les mérites et les accomplissements de Trask Industries, tout en oubliant bien évidemment de mentionner tout ce qui s'était passé dans les années 70. Et avec la présentation de l'inhibiteur, ils distribuaient maintenant des prospectus qui parlaient un peu plus du gadget, son prix, et la façon dont il fonctionnait.

Et Derek Belmont faisait face à son pire ennemi, une fille pas intéressée par ses avances et qui le lui faisait bien comprendre, à sa grande surprise, par une gifle.

Et puis tout à coup, l'explosion. Le vacarme et le chaos s'emparèrent du centre commercial, une explosion puis une autre et encore une autre résonnèrent un peu partout autour d'eux, ils étaient tous au rez-de-chaussée et une partie du premier étage venait de voler en éclat, tandis que le second éclatait à son tour et menaçait de s'écrouler sous le poids incommensurable du troisième et du dernier étage supérieur. Les ascenseurs comme les escalators furent pulvérisés et les fondations s'écroulèrent avec violence et fracas, emprisonnant toutes ces personnes dans une prison circulaire de débris, de fumée et de mort.  

Oh my gooooood    
Aaaah     New York ne connaîtra-t-elle dont jamais la paix ? Pensez un peu à nos enfants bon sang    

Bon bah comme vous avez compris, c'est la merde. Ça a pété au premier étage, puis au-dessus . Tout le monde a la chance d'être au rez-de-chaussée donc ça va, c'est pas trop la mort, enfin, pas pour vous en tout cas Mais à cause des explosions les étages au-dessus ils s'effondrent, et emprisonnent tout le monde dans le même endroit, c'est à dire que là comme ça, pas moyen de foutre le camp vu que y a pas de sortie accessible pour le moment

Pour ceux qu'étaient là au premier et ceux qui découvrent la joie et le bonheur d'un event sur le forum, je rappelle qu'on n'a pas besoin de faire long, on peut se contenter de petit post qui font avancer le bouzin plus rapidement, mais libre à vous d'écrire comme vous voulez, tant que vous pensez à inclure un résumé de vos actions en [spoiler] pour que tout le monde soit bien au courant de tout ce qui se passe dans chaque post une fois que les réponses commenceront à s'accumuler

Et comme la dernière fois, même si on n'en as pas vraiment eu besoin pour le coup, si vous êtes des rapides et que vous n'avez pas envie de devoir éditer et réécrire votre post parce que quelqu'un aura été un tout petit plus rapide, pensez à passer dans ce sujet pour prévenir que vous allez bientôt répondre !

Have fun, and good luck  
Vous en aurez besoin  
 

Derek s'ennuyait. Et chaque fois qu'il s'ennuyait, Derek en oubliait ses responsabilités et ses aspirations de super-héros, lorsqu'il s'ennuyait, il redevenait ce gamin de vingt-trois ans qui n'avait rien d'autre à faire que de draguer toutes les belles filles qui croisaient sa route et lui plaisaient vaguement. Tout ça sans aucune autre raison que celle de vouloir s'amuser, et s'amuser avait bien des sens. Après tout, qu'est-ce qu'il avait à perdre dans tout ça ? Un peu de temps, et un peu de dignité de temps en temps ; ça ne faisait de mal à personne. Par contre, cette gifle qu'il venait de prendre en pleine figure, elle, faisait mal. La surprise se lisait encore sur son visage, et un ricanement la suivie de près. « Okay, okay, j'ai compris... » Il laissa échapper un soupir et la laissa s'en aller sans pour autant se priver de la regarder partir en continuant de sourire bêtement.

Glissant une main sur sa joue brûlante Derek n'eut pas le temps de faire quoi que ce soit d'autre qu'il fut surpris par la violente explosion qui traversa l'étage au-dessus de lui, redressant la tête vers le plafond immédiatement, une poutre et une partie du plafond venaient de se détacher. À toute vitesse, et dans un réflexe presque immédiat, Derek fit un bond sur le côté, se heurtant contre une vitrine que son poids et sa force furent capables de fissurer mais pas de briser ; et échappa à un triste destin s'il n'avait pas eu le réflexe de se déplacer. Grognant de douleur, il tenta de matérialiser son armure mais elle ne répondait plus. Il était privé d’une grande partie de ses pouvoirs pour une durée indéterminée ; se passant une main sur le côté de la tête, il réalisa ensuite que le choc avec la vitrine avait été suffisamment violent pour le faire saigner et laissa échapper un autre grognement de douleur. Il allait devoir improviser. Le manque de son armure ne le priverait pourtant pas de cet instinct qui venait de resurgir sous le danger imminent lorsqu’une série d’explosions fit trembler les étages supérieurs. « Et merde… »

Reprenant lentement ses esprits, Derek entendit le grincement du métal et du béton au-dessus de lui, puis un autre craquement sourd traversa le plafond au-dessus du hall principal, se dépêchant dans cette direction, il entendit appeler à l’aide et grimpa par-dessus les rambardes et les débris jusqu’à ce qu’il eut atteint une femme prise au piège entre les morceaux de plafond et d’autres débris, « Tout va bien se passer, faîtes-moi confiance. » il tendit les bras du mieux qu’il pu dans l’espace étroit qui le séparait d’elle et tout en prenant une grande inspiration tira de toutes ses forces pour la sortir de là. Un soupir soulagé le traversa lorsqu’il y parvint mais il fut rapidement interrompu par un autre bruit sourd, le poids qui écrasait le plafond força les débris à  plier sous celui-ci et une presque-avalanche de ciment, de métal et de béton fit se propulser Derek et la jeune femme en bas des escalators complètement détruits par le choc ; rendant le deuxième étage complètement inaccessible par ce-côté.

Son regard se posa sur le gobelet en carton que lui tendait la barista. « Ayden », avec un y et un e. La légende était donc vraie. Il soupira en récupérant sa boisson, avant de remercier l’employée du coffee shop et de rejoindre la table où s’étaient déjà installé Laila et Axel, l’une savourant déjà sa boisson tandis que l’autre fixait la sienne d’un air qui oscillait entre déception et dégout.

- En même temps il y avait une photo du truc à côté du nom de la boisson, vu la couleur tu aurais pu te douter que ça allait être… Spécial… Non ?

Aidan s’installa à son tour sur la chaise restée libre, tout en tirant lui-même une gorgée de son mocha. Avantage de prendre une boisson relativement basique : il y avait peu de chances d’être déçu. Son café n’avait rien d’extraordinaire, ni dans un sens, ni dans l’autre, et c’était tant mieux.

- Bon, c’est quoi la suite du programme ?

Il observa les deux autre mutant, dans l’attente de savoir ce qu’ils avaient prévu pour cet après-midi. C’est alors que ceux-ci lui répondaient que retentit la première explosion. Il n’eut qu’une poignée de secondes pour sursauter, avant que ne résonnent une seconde et troisième détonation, ébranlant la structure du centre commercial.

Sa cervelle réagit d’instinct alors que des débris commençaient à tomber du plafond, il sentit le crépitement familier de son pouvoir courir sous sa peau en direction de ses paumes alors qu’il se levait brusquement en reversant sa chaise. L’instant d’après, un dôme orangé s’était matérialisé autour d’eux, l’énergie le constituant émettant son vrombissement caractéristique.

Quelques morceaux de plâtre s’écrasèrent lourdement sur la surface du champ de forces alors qu’il prenait peu à peu conscience de ce qui venait de se produire. Autour d’eux s’agitait déjà le chaos d’une foule paniquée. Un homme courait vers la sortie du Starbucks, penché au-dessus d’un enfant qu’il avait saisi à bras le corps, sa femme sur les talons, un autre type venait de laisser un trace sanglante sur la vitrine du coffee-shop, et la barista en poste gisait sur le sol, dépassant à moitié de derrière le comptoir, assommée par l’un des débris créer par la secousse.

- Bordel, c’était quoi ça ?

Il se retourna vers les deux autres alors que son bouclier se dissipait, l’adrénaline faisant bruyamment battre le sang contre ses tympans, à la recherche d’une quelconque instruction, d’un conseil sur la manière de réagir, sur la marche à suivre…

Dès la première gorgée, Axel manqua de s’étouffer avant même de pouvoir recracher ce qu’il avait pu goûter. C’était infecte. Les sourcils froncés et l’air déçu d’avoir perdu de l’argent pour quelque chose qu’il ne finirait définitivement pas, Axel se contenta de rouler simplement des yeux au commentaire lancé par Aidan. « Je m’attendais à moins dégueu que ça quand même… il laissa échapper un soupir et se redressa sur son siège, laissant un regard vagabonder jusqu’à la personne qui le lui avait servi puis reposa ses yeux sur ses deux camarades. C’est la première et dernière fois que j’commande autre chose qu’un café tout con et tout simple. Chaque fois que j’veux tenter des nouveaux trucs, il faut que ça foire faut croire. »

Axel haussa ensuite simplement les épaules, en adressant un autre regard dégoûté et agacé à sa commande qui le narguait silencieusement. « Ah parce qu’il fallait qu’on ait un programme ? Moi je vous ai emmené avec moi juste pour avoir une excuse, hein. plaisantait-il ensuite, Roulettes m’a encore ennuyé avec son rappel que c’était à mon tour de nettoyer les gouttières… J’crois qu’il a pas compris qu’on devrait reléguer ça aux plus jeu— »

Axel n’eut pas le temps de déblatérer ses idioties que la première de plusieurs explosions fit trembler le centre commercial tout entier, le faisant tomber de son siège sur lequel il avait commencé à se balancer bêtement. La douleur légère mais tout de même désagréable de son dos qui venait de se claquer au sol, Axel poussa un grognement en se redressant avec l’aide de ses coudes, juste au même moment où une seconde explosion fit trembler les étages au-dessus d’eux. Le voile opaque du pouvoir d’Aidan qui s’était manifesté avec une étonnante rapidité fut suffisant pour offrir à Axel le temps de reprendre ses esprits et se redresser complètement, et de regarder autour d’eux et du chaos qui avait si soudainement envahi la pièce et le reste du centre commercial.

« Bordel, c’était quoi ça ? Axel secoua la tête en retrouvant Aidan et Laila du regard et répondit simplement, –Ton nouveau quotidien. » Alors que ses yeux s’étaient illuminés de leur doré flamboyant caractéristique chaque fois que ses pouvoirs se manifestaient, cette fois-ci à cause du stress et de la surprise imposés par les événements et pas de son propre chef. Axel tira son téléphone de l’intérieur de sa veste et s’empressa de composer à toute vitesse le numéro d’urgence que Colossus lui avait donné, à lui et aux autres membres de son équipe. Allez, réponds... soupirait-il en serrant les dents, mais personne ne décrochait. Dans un long soupir Axel rangea son téléphone dans la même poche et fit signe aux deux autres de le suivre, L’important c’est de pas rester là si on veut pas se faire écraser. On verra plus tard pour trouver des responsables. » Axel se sentait un peu responsable, c’était en partie de sa faute s’ils étaient là après tout.

Pressant le pas vers la sortie, Axel ne réfléchissait pas vraiment à ce qu’il faisait, et c’était une erreur assez grave sans doute, en tant que membre des X-Men, il avait pour mission de protéger les autres avant lui-même, mais être dans le feu de l’action changeait tout. Une fois qu’ils furent rapidement sortis du Starbucks, Axel resta près d’eux deux et tourna son attention sur Laila, « Tu peux essayer de contacter quelqu’un à la mairie ? Les avertir de ce qui se passe ? Ils pourront sûrement contacter les Fantastiques ou faire quelque chose d’autre. »

Les sourcils froncés Hyperion reporta son regard au-dessus d’eux, les étages supérieurs avaient été salement touchés en comparaison avec le leur, et la prison de débris qui les encerclait commençait déjà le rendre anxieux à l’idée d’être enfermé sous les décombres du bâtiment. Son inquiétude fut cependant rapidement oubliée lorsqu’un autre morceau du plafond se détacha du reste pour tomber dans leur direction. À toute vitesse à son tour, Axel parvint à l’intercepter à l’aide de ses pouvoirs, les deux bras tendus vers le haut et projetant d’épais rayons de lumière qui le firent voler en éclats brûlants et fondus un peu partout autour d’eux.

Le vacarme et le chaos n’avaient pas eu raison d’eux et ils s’étaient tous immédiatement affairés non seulement à sauver leurs propres vies, mais aussi à venir en aide à ceux qui ne pouvaient pas s’aider eux-mêmes. Tout ces mutants réunis par hasard et pour le moment tous séparés s’étaient animés d’une volonté et d’une détermination sans pareils pour survivre à cette soudaine mésaventure. Piégés dans une étroite prison, avec plusieurs centaines de tonnes qui menaçaient de s’écrouler sur eux à tout moment, ils savaient tous qu’ils devaient partir le plus vite possible, mais aucune issue aux alentours ne le leur permettait. Et tout à coup, un autre lourd tremblement résonna à travers les étages fragilisés par les explosions ; un écho macabre et terrifiant qui traversa l’entièreté de leur prison de débris. Le plafond ne tenait plus, le poids insoutenable des étages supérieurs en était venu à bout, et il s’écroula. Dans une violence et un bruit incroyables, incommensurables, tout le Skyview Center s'écroula sur eux.

Ça aurait pu être la fin, ils auraient pu tous mourir à cet instant précis. Mais le destin semblait en avoir décidé autrement. Ils avaient perdu conscience pendant un moment, sans trop savoir pendant combien de temps, et lorsqu'ils rouvrirent les yeux, peu de choses avaient vraiment changées. Ils étaient toujours prisonniers des débris du Skyview Center, mais n'étaient plus tous éparpillés aux quatre coins de ce qui restait du centre commercial. Ils avaient tous été rassemblés au même endroit, un endroit qui ne ressemblait plus à grand chose, mais dont le bruit et les échos distants d'alarmes de voitures permettaient facilement d'y reconnaître le parking souterrain. Le destin était clément et de leur côté, il avait choisi de ne pas tous les tuer tout de suite, au lieu de ça, ils se retrouvaient tous les uns avec les autres. Comme si quelqu'un d'autre était intervenu pour les rassembler afin de leur venir en aide l'espace d'un court instant. Mais c'était trop tôt pour crier victoire, ils étaient toujours pris au piège, les ruines du centre et d'innombrables débris partout autour d'eux qui les empêchaient de pouvoir véritablement partir. Mais, au moins, maintenant ils n'étaient plus éparpillés sans personne avec qui s'allier.

Les quelques civils que certains d'entre eux étaient parvenus à sauver étaient, eux aussi, encore là. Ils avaient survécu, eux aussi. Et ça semblait être tout. Jusqu'à ce qu'on entende le bruit sourd et étouffé de cris qui venaient de la gauche, il y avait d'autres survivants, eux aussi ensevelis sous les décombres mais séparés du groupe de mutants.

   
Vous êtes tous morts, c'est fini ! Bisous, merci d'être passés  

BON OKAY C'EST PAS TOUT DE SUITE QUE VOUS CREVEZ TOUS
Le plafond n'a pas tenu, les étages vous tombent sur la tronche, mais le Miracle Du Deus Ex Machina Magicus Marvelus décide que vous surviviez au grand fracas et le sol se retrouvé défoncé par le poids et tout ça, bref vous vous retrouvez tous ensembles dans une poche sous les décombres de ce qui reste du parking souterrain

Koh-Lanta édition urbaine ! Oh et comme si c'était pas suffisant, non seulement faut que vous parveniez à foutre le camp, mais vous réalisez que vous êtes pas les seuls survivants, y a d'autres gens ensevelis de la même façon que vous
C'est le moment d'être des super-héros les enfants !  

Les yeux d’Aidan s’ouvrirent à nouveau pour contempler le sol jonché de gravats. Le bâtiment s’était écroulé. Il prit péniblement appui contre le béton sous lui, se redressant maladroitement. Le monde lui parvenait à travers un sifflement sourd résonnant au creux de ses oreilles, et il avait la nette impression que sa cage thoracique avait été passée au rouleau compresseur, chaque inspiration lui tirant une grimace douloureuse.

Quelques secondes lui furent nécessaires pour reprendre suffisamment ses esprits. Il porta une main à sa tête à la recherche d’une blessure. Il saignait. Un peu. Pas suffisamment pour que ce soit grave. S’appuyant à nouveau sur le sol, il acheva de se relever, avant de faire un tour sur lui-même, encore titubant.

Tout s’était effondré, et l’endroit où il se trouvait maintenant n’était constitué que de débris, amoncelés dans un chaos de plâtre, de béton et de verre, faiblement éclairés par la lumière qui filtrait à quelques endroits.

Il toussa un peu en avançant dans la pénombre, tenant de reprendre ses esprits. Logiquement les deux autres ne devaient pas être loin. Repérant une silhouette qui commençait à bouger au milieu des décombres, il s’approcha d’elle.

- Axel ?..

« Bordel… » fut le premier son qui s’échappa d’entre les lèvres d’Axel lorsqu’il retrouva ses esprits après le vacarme qui s’était abattu sur eux. L’espace d’un court instant, il avait oublié où ils étaient, ce qu’il se passait autour d’eux et pourquoi tout autour de lui n’était qu’obscurité et douleur. Il se redressa difficilement en serrant les dents, appuyant de toutes ses forces sur ses paumes et ses genoux avant de retrouver l’équilibre et de parvenir à se redresser sur ses jambes. Il ne voyait rien autour de lui, il n’entendait plus grand-chose à cause d’un incessant sifflement qui ne voulait pas s’arrêter et grinça des dents en se passant une main sur le visage lorsqu’il sentit quelque chose dégouliner le long de sa tempe gauche.

Le sifflement était toujours là mais s’amoindrissait à mesure que les secondes passaient, et retrouvant peu à peu l’usage de ses oreilles, Axel entendit autour de lui la présence des autres se manifester, certains se redressaient à peine, et d’autres échos lointains résonnaient sous les décombres et les gravats. La noirceur presque totale autour de lui n’était troublée que par la lueur étouffée et dorée du sang qui coulait le long de sa tempe et s’était mis à briller dès lors qu’il avait commencé à couler.

Prenant une inspiration longue et difficile, Axel serra les dents et le poing et laissa ses pouvoirs l’envahir à nouveau, suffisamment pour qu’il soit capable de sentir la chaleur solaire de ce qui sommeillait en lui le traverser tout entier et illuminer l’espace autour de lui avec un peu plus de facilité que les quelques gouttes de sang qui avaient glissées le long de son visage, et levant une main en face de lui, il laissa la chaleur et la lumière, qui traversaient ses veines et son sang constamment, rejoindre celle-ci et l’illuminer comme une torche dans la noirceur de leur prison souterraine. « Est-ce que tout le monde va bien ? » demandait-il bêtement, lui-même blessé et les autres aussi sans aucun doute, mais tant que personne n’était mort, tout allait bien se passer. Et au moins, maintenant qu’il servait de source de lumière, on pouvait voir où on allait.

La silhouette ne s’avéra être ni l’un ni l’autre de ses deux compagnons, et le dénommé Nate venait d’annoncer être blessé. Rien de tout ça n’arrangeait le sentiment de stress qui commençait peu à peu à prendre place dans son esprit, dissipant rapidement les derniers restes d’hébétude qui lui embrumaient encore l’esprit.

- Merde, ça va ? Enfin, je me doute que non vu ce que tu dis mais, tu es sûr que te relever c'est une bonne idée ?

L’autre eut à peine le temps de répondre que les décombres qui les entouraient s’illuminèrent peu à peu. Il jeta un coup d’œil par-dessus son épaule, en direction d’un Axel faisant désormais office de lampadaire et qui s’enquit rapidement de l'état des autres présents, désormais rendus visibles par son pouvoir. Un soupir franchit les lèvres d’Aidan. Le X-Man n’avait pas l’air trop amoché, ce qui lui faisait une préoccupation en moins pour le moment.

- Ça va ici.

Il pivota à nouveau en direction de l’autre type, ses yeux se posant sur la blessure désormais faiblement éclairée.

- Ok, non, je confirme, tu devrais vraiment pas bouger.

La jambe de Nate était en effet ensanglantée, un bout de t-shirt recouvrant ce qui devait être une plaie ouverte dans sa cuisse, et un bout de verre taché d’hémoglobine gisant juste à côté. Il grimaça.

- Eeeeet tu as retiré le bout de verre…

On ne retire jamais le bout de verre. C’était un des premiers trucs que sa sœur lui avait appris, quand elle était encore en école d’infirmières. Les risques d’aggraver la plaie ou de tailler une artère étaient trop grands. Quand un objet contondant était planté dans la chair d’une personne, on l’y laissait jusqu’à l’arrivée des secours.

- Ok, pour le reste je suppose que c’est pas trop mal ?.. Mais j’insiste sur le fait que tu devrais rester là.

Il ne put s’empêcher de noter la rapidité avec laquelle le type en face de lui avait réagi. Celui-ci avait improvisé un garrot et un pansement en un temps record, avec pour seul matériel une ceinture et un t-shirt…

- Ça… T’arrive souvent ce genre de situations ?..

Pendant l’espace d’un instant, Derek avait senti l’armure lui revenir, il avait senti Red Hawk prendre sa place et le protéger de sa chute quand tout s’était écroulé, quand le plafond au-dessus de lui et du reste du Skyview s’était effondré et que le sol s’était brisé en-dessous de lui. Pendant l’espace d’un instant il avait été épargné par l’énorme poutre qui s’était abattue dans son dos et l’avait immobilisé sous les décombres. La violence de tout ce qui avait suivi avait été tellement rapide et tellement soudaine que Derek n’était pas capable de se souvenir de quoi que ce soit.

Il avait perdu connaissance malgré la protection que lui avait imposée son armure et se réveillait difficilement sous les décombres, la poutre pliée autour de son corps comme seule et dernière marque de la résistance de son armure au choc violent, mais la douleur était quand même là, même si elle était légère et peu présente. Grognant entre ses dents en s’extirpant du métal qui avait épousé la forme de son corps dans les moindres détails, Derek se releva lentement, des gravats et de la poussière glissant derrière lui à mesure qu’il se poussait en dehors de sous la poutre et chercha à retrouver du regard la jeune femme qu’il avait aidé avant que tout ce vacarme ne s’abatte sur eux. Les sourcils rapidement froncés lorsqu’il ne parvint pas à la retrouver dans la pénombre, malgré la lueur un peu éloignée qui émanait de la main d’un mutant et qui rendait la noirceur moins opaque, Derek laissa échapper un long soupir en maudissant la nature si volatile de ses pouvoirs et espéra qu’elle n’était pas blessée, ou pire, et que la chute n’avait rien pu faire d’autre que la secouer un peu.

Secouant la tête comme pour se remettre les idées en place, Derek fit quelques pas vers l’avant, le dos et les membres engourdis et laissa son regard vagabonder autour de lui, observant le reste des malchanceux qui étaient avec lui, son regard s’arrêtant un instant sur le jeune homme à la jambe ensanglantée et sur l’autre qui s’était approché de lui, repérant assez rapidement le garrot de fortune et après un bref regard lancé sur le mutant à la main lumineuse, se rassura de savoir qu’au moins ils étaient plusieurs à savoir comment réagir en situation de crise. « Y a de combien de mutants parmi nous ? » avait-il lancé en haussant la voix sans s’adresser à qui que ce soit en particulier ; après tout, autant s’organiser le plus tôt possible s’il fallait trouver un moyen pour sortir de là.

De toutes les personnes qu’il aurait pu aider au milieu de tout ce chaos, il avait fallu qu’il choisisse la tête brûlée locale. Le dénommé Nate avait visiblement décidé que sa blessure n’était pas si grave, et avant qu’Aidan n’ait eu le temps de faire grand-chose, il avait attrapé sa main, semblant décidé à se servir de cette prise pour se redresser. Ne souhaitant pas risquer de tomber par-dessus l’autre, Aidan n’eut d’autre choix que de l’aider à se relever.

Il soupira en le laissant s’appuyer sur lui.

- Ce sera pas faute de t’avoir prévenu...

Ils restèrent là un moment, debout sans bouger, Aidan ne sachant pas vraiment quoi faire.

- Ok, tu es debout, et maintenant quoi ?

Il observa son nouveau compagnon, et son regard dériva un bref instant sur la partie déchirée du t-shirt de celui-ci. La peau du bras de Nate sur sa propre nuque lui parut soudainement brûlante.

Il se râcla la gorge, tentant de faire le vide dans son esprit. Il y avait un temps pour tout, et se laisser déconcentrer par un bout de peau exposé, ledit bout de peau dusse-t-il appartenir à un individu qu’il aurait été difficile de qualifier de laid, ne lui paraissait pas être la réaction la plus adaptée à cet instant précis. La situation de proximité dans laquelle ils se trouvaient n’aidait pas vraiment elle non plus, mais là encore, le moment était mal choisi pour s’attarder sur ce genre de considérations.

C’est l’intervention d’un nouvel arrivant qui lui permit enfin de se recentrer quelque peu.

- Y a de combien de mutants parmi nous ?

La question aurait pu paraitre étrange, mais il supposait que dans ce contexte, elle pouvait être considérée comme légitime. Les aptitudes de certains mutant pouvaient s’avérer utiles dans des circonstances telles que celles-ci et il était logique de vouloir s’enquérir de ce genre de choses.

- Au moins trois, de ce que j’en sais. Pas sûr qu’on soit tous d’une grande aide ceci-dit.

- Pourquoi ? Tu veux fonder un boysband ?

La réplique teintée de sarcasme eu le mérite de lui tirer un sourire.

- Je suis pas sûr qu’un boys-band de mutants serait très vendeur, on a pas exactement la cote en ce moment…

Il fit un ou deux pas prudents vers l’avant, histoire de voir si Nate arrivait à suivre. Le mouvement résulta en un affermissement de la prise de ce dernier sur son épaule, et il préféra s’arrêter.

- J'ai un ami dans le coin, quand on l'aura trouvé t'auras plus à me supporter... J'ai pas saisi ton nom, d'ailleurs.

- Aidan. Et ton ami, il serait capable de te convaincre d’arrêter de vouloir bouger dans tous les sens ? Parce que tu peux jouer les héros autant que tu veux, c’est mon bras que t’écrases quand t’essayes d’avancer tu sais ?

Le sarcasme du rouquin parvint à arracher un très bref ricanement d’entre les lèvres de Derek, avant qu’il ne retrouve très rapidement un air sérieux et désabusé par la légèreté de celui-ci face à la situation. Croisant les bras contre son torse, tout en laissant son regard s’appuyer un peu plus sur lui et son assistance, qui avait fourni une réponse beaucoup plus satisfaisante et sans doute un peu plus rassurante, par rapport au merdier dans lequel ils se trouvaient tous. « J’imagine qu’on va devoir creuser vers le haut… Ça risque d’être un problème si on se prend des débris dans la tronche une nouvelle fois. Et je pense pas que cette fois ça se finisse bien pour nous... » avait continué Derek en redressant la tête pour observer l’était lamentable du plafond au-dessus de leurs têtes, des débris empilés et dont la chute n’était empêchée que par la chance et la masse de ceux-ci. « À moins de faire un détour par en-dessous… réfléchissait-il à voix haute, en se passant la main pensivement dans les cheveux, l’air déjà agacé par les efforts qu’ils allaient tous devoir fournir s’ils voulaient sortir de ce bordel monstrueux. Surtout si on veut se la jouer super-héros et aider les autres blessés, s’il y en a... »

« On devrait essayer de se rassembler, il y a peut-être quelqu'un qui pourra être plus utile. Sans visibilité, je ne sers à rien mais en explorant le coin on va peut-être trouver un angle de vue pour moi. » À ça, Derek se contenta de hocher la tête. Mais quant à ses propres pouvoirs, Derek savait qu’il ne serait d’aucune aide pour le moment ; il ne sentait pas l’armure lui revenir, pas depuis qu’elle l’avait brièvement protégé pendant sa chute, et même s’il savait qu’elle était là, en lui, elle lui restait inaccessible pour le moment. Comme si elle attendait quelque chose de sa part pour lui revenir. « Et tu as tort. On pourrait faire remonter notre côte justement. On s'appellerait les One Mutation et on ferait hurler les adolescentes parce qu'on est beau et qu'on sait faire trois pas en rythme. Je suis sûr que c'est un truc à envisager. —Quand vous aurez fini de flirter comme des adolescentes, on s’y mettra ? Parce qu’on n’a pas vraiment toute la journée, en fait. » avait lancé Derek dans leur direction, secouant la tête devant le ridicule de toute cette histoire.

Axel était resté un peu à l’écart d’eux, cherchant du regard d’autres survivants, mais n’était pas assez éloigné pour ne pas les entendre, leurs voix résonnaient un peu autour d’eux dans cette caverne artificielle, et après avoir conclu qu’il ne voyait personne dans les alentours les plus proches décida de se rapprocher d’eux, l’espèce de téléporteur qu’il avait brièvement rencontré pendant la catastrophe qu’était devenue la manifestation pour les droits des mutants avait un pouvoir qui serait utile pour qu’ils sortent de là, mais il venait de mentionner le besoin d’un angle de vue. En prenant la parole après que l’autre se soit plaint de la légèreté avec laquelle il prenait la situation, Axel abaissa son poing lumineux qui continuait de tous les éclairer, « Je peux creuser et te donner vue sur l’extérieur avec mes pouvoirs, ça risque de prendre un peu de temps en fonction de l’épaisseur de tout le bordel au-dessus de nous, mais c’est faisable ; et c’est beaucoup plus rapide qu’à mains nues. il marqua une courte pause et continua, J’espère juste que t’as pas besoin d’un trou trop énorme parce que je risque pas d’être capable de stabiliser quoi que ce soit si ça se met à tomber. puis il tourna la tête vers Aidan, une idée lui était venue en tête presque aussitôt. À moins que tu puisses maintenir un champ de force suffisamment longtemps pour que tout reste en place pendant que je creuse et qu’on se fait déplacer. »

Mais qu’ils ne se mettent à faire tout ça, Axel regarda autour d’eux et repris, l’air un peu plus grave, « Mais il faut d’abord qu’on retrouve Laila et les autres. On doit d’abord s’assurer d’avoir mis la main sur tous les survivants et de ne laisser personne derrière nous. En particulier si les explosions ont été causées par un mutant, histoire de vraiment montrer qu’on n’est pas tous responsables. » En temps normal, Axel n'aurait pensé qu'à lui, mais la situation était beaucoup trop différente pour qu'il se permette d'être égoïste, encore moins quand il savait que la vie d'autres personnes pouvait dépendre de la décision qu'ils prendraient tous. D'autant plus que s'il avait raison de penser qu'un mutant avait décidé de faire exploser le Skyview, il était important de prouver que tous les Mutants n'étaient pas de ce genre-là, même si ce n'était d'ailleurs pas le cas. Axel savait que le professeur ou Colossus insisteraient pour qu'ils s'occupent de sauver tout le monde avant de se sauver eux-mêmes s'ils étaient sous les décombres avec eux.

Aidan essayait d’ignorer le regard de Nate, si celui-ci se croyait discret, il devait avoir oublié qu’ils étaient littéralement collés l’un à l’autre…

-On reparlera de cette histoire de boys band plus tard si tu veux bien, quand on sera sortis d'ici par exemple...

- Quand vous aurez fini de flirter comme des adolescentes, on s’y mettra ? Parce qu’on n’a pas vraiment toute la journée, en fait.

Aidan émit un son étranglé face à l’accusation de l’autre type.

- On ne flirte pas. Je ne flirte pas. Personne ne flirte.

Il pria intérieurement pour qu’Axel arrête de les éclairer ne serait-ce que quelques secondes, sentant le rouge lui monter aux joues, et tâcha de se concentrer sur autre chose que la présence du blessé, toujours appuyé sur lui. La question d’Axel quant à sa capacité à créer un champ de force pour les protéger lors d’une éventuelle excavation lui offrit une distraction parfaitement opportune.

- Ça dépend de quelle surface il faut que je couvre. Mais si on réunit tout le monde dans un espace pas trop large, je devrais pouvoir m’en sortir oui.

Il n’était pas sûr à cent pour cent de ce qu’il avançait, mais il fallait bien trouver une solution, et quelque part, son instinct semblait lui chuchoter qu’il en était capable. Il fallait juste qu’il reste concentré le temps qu’ils soient tous hors de danger.

- Mais il faut d’abord qu’on retrouve Laila et les autres. On doit d’abord s’assurer d’avoir mis la main sur tous les survivants et de ne laisser personne derrière nous. En particulier si les explosions ont été causées par un mutant, histoire de vraiment montrer qu’on n’est pas tous responsables.

Merde, Laila. Dans la précipitation des évènements, il avait presque fini par l’oublier. Il ne put s’empêcher de se mordre un peu l’intérieur de la joue, momentanément gagné par la culpabilité.

- Ils ne peuvent pas être loin dans tous les cas. Tu pourrais pas appeler Laila sur son téléphone, qu’on voit si on arrive à la repérer grâce à la sonnerie ?

Il y avait peu de chances que ça fonctionne, vu qu’ils avaient l’air d’avoir atterrit dans les sous-sols du centre après l’explosion, mais après tout , ça ne coûtait rien d’essayer…

La situation était terrible, non seulement Tante May ne lui avait pas dit qu'elle serait de sortie pendant l'après-midi, mais en plus de ça, il avait oublié ses clefs. Et comme si tout s'était lié contre lui aujourd'hui, la fenêtre de sa chambre, qu'il avait l'habitude de laisser ouverte pour pouvoir discrètement se changer était fermée. C'était la loose complète. Quand tout à coup, le communicateur intégré à son masque se mit à vibrer, "Peter ? On a besoin de toi, il y a eu un accident. Il faut que tu y ailles tout de suite." L'adolescent laissa échapper un soupir et se mit immédiatement en chemin. Sans perdre de temps, Hank lui avait expliqué la situation et tout ce qu'il savait.

Lorsqu'il arriva sur place, le bâtiment venait de s'effondrer sur lui-même, et sans perdre de temps Spider-Man s'était jeté dans la direction de tout ce vacarme. Explorant les décombres à la recherche d'un chemin qu'il pourrait emprunter pour rejoindre le sous-sol que les capteurs de son costume lui indiquaient comme plein de survivants. Soulevant les débris et se frayant un passage depuis les ruines du second étage, Spider-Man se faufila dans les ruines du premier étage, puis du rez-de-chaussée et tout à coup fut frappé d'un long frisson qui l'immobilisa sur place. Il avait un mauvais pressentiment. « Euh... Doc ? —Fuite de gaz, j'ai vu. Dépêche-toi, Peter. Ils sont juste en-dessous. »

Thwip! Thwip! Deux toiles lancées de chaque côtés des gravats, sur les énormes poutres qui recouvraient la majeure partie du plafond écroulé et après un effort considérable et de douloureuses contractions, il parvint à les déplacer et se faire une ouverture dans le fossé qui menait au sous-sol. L'espace qu'il avait libéré était étroit, pas assez large pour qu'il puisse faire passer qui que ce soit. Il avait besoin d'un autre chemin pour aider tout le monde à sortir de là sans risquer que tout s'effondre encore plus que ça ne l'était déjà. Se faufilant dans l'ouverture, Spider-Man rejoignit le sous-sol enseveli et se retrouva dans le noir complet. Sans perdre un instant, la vision nocturne de son costume s'enclencha et l'aida à se repérer dans l'obscurité. « Okay, tout va bien se passer. Doc ? le communicateur grésilla un peu avant de stabiliser la connexion avec le X-Mansion, Su— ta droit— J'ai besoin d'un autre passage. C'est trop dangereux par en haut. Le parkin—evrait être accessi— » Peter serra les dents et continua d'avancer dans le noir, la vision nocturne de son costume n'était pas encore parfaite, il l'avait mise au point lui-même pendant le week-end, en s'étonnant que McCoy n'y avait pas pensé. Okay, trouver les survivants et ensuite trouver l'accès au parking, tu peux le faire Spider-Man.

Un sursaut le traversa d'un coup, le silence oppressant autour de lui s'était brisé et avait été traversé par les vibrations et la sonnerie d'un téléphone à quelques centimètres de lui. Il le chercha du regard et le trouva enfin. Nate (Switch) indiquait l'écran. La lumière faible de l'écran éclairait quelque chose, Peter s'approcha un peu plus et un long frisson le traversa lorsqu'il réalisa qu'il s'agissait d'un bras qui dépassait de sous les décombres. « Oh merde... » Il ramassa le téléphone qui venait d'arrêter de sonner et se redressa lentement.  

« Y a quelqu'un ?! » lança-t-il vers l'horizon indiscernable devant lui avant de continuer à avancer, regardant partout autour de lui, et surtout par terre, espérant ne pas trouver d'autres corps sans vie. Au bout de quelques pas, il aperçut une autre silhouette étalée par terre, Sois pas morte, sois pas morte, sois pas morte... se répétait-il en s'approchant rapidement et lui prenant immédiatement le pouls. Laila était vivante, ouf. Peter la pris dans ses bras et la souleva, en espérant qu'elle finisse par reprendre connaissance au bout d'un moment, il ne pouvait pas tous les porter, malgré ses pouvoirs il n'avait pas un espace illimité dans les bras.

Il ne trouva personne d'autre et continua d'avancer jusqu'à finalement apercevoir de la lumière. Le parki—est à trois—ètres sur la gau— grésilla le communicateur de son costume. « Hey ! Par ici ! » s'écria-t-il à l'attention du groupe qu'il distinguait au loin seulement grâce à la lueur intense émise par l'un des mutants.

IT'S YOUR FRIENDLY NEIGHBOUR! SPIDER-MAN! WOUUUUH    

Il voulait rentrer chez lui et faire ses devoirs mais il a fallu que ce soit la merde, bien sûr Vous avez de la chance que ce soit un gentil garçon, parce qu'il est venu vous sauver !  
Non, non, l'event est pas encore fini Et Laila est encore dans les vappes, dans les bras du gentil petit Spidey, et Matty le Morlock est mort RIP.

Nate avait dégainé son téléphone, ayant visiblement le même espoir que lui de pouvoir se guider au son d’une éventuelle sonnerie. Le silence s’imposa un instant alors que l’appareil tentait d’établir le contact avec l’autre téléphone.

- C’est quoi exactement ton pouvoir ? Parce que je suppose que vu ce que tu proposais pour nous aider à sortir tu es un mutant aussi, non ?

Il lui sembla entendre l’écho d’une sonnerie de téléphone dans le lointain. S’il était difficile d’en localiser l’origine exacte, il était néanmoins possible de deviner la direction approximative de laquelle elle provenait. Aidan jeta un énième coup d’œil au blessé toujours appuyé contre lui.

- Si tu le sens, on peut essayer d’aller voir.

Se doutant par avance de la réponse de Nate, il lui passa un bras dans le dos, pour réaffirmer le soutien qu’il lui offrait et éviter qu’il ne malmène trop sa jambe.

- Hey ! Par ici !

Il s’interrompit dans son mouvement à l’interpellation et leva la tête vers une silhouette qui sorti peu à peu de l’ombre. Une silhouette qui lui apparu rapidement comme familière, pour l’avoir vue plusieurs fois sur les réseaux sociaux. Une silhouette qui portait une Laila inconsciente au creux des bras.

- Merde, elle va bien ?

La bonne nouvelle c'était qu'il y avait des mutants et que leurs pouvoirs étaient utiles, et qu'ils allaient sans doute leur permettre de sortir de là beaucoup plus vite que s'ils avaient été contraints d'attendre l'arrivée éventuelle de quelqu'un pour les secourir. Mais malgré ça, ça ne semblait pas suffisant, après tout ils ne savaient pas vraiment où ils étaient, ni comment ils allaient sortir de là ; même certains d'entre eux avaient déjà commencés à établir un plan pour sortir. Derek n'aimait pas ce sentiment qui lui rongeait les entrailles, celui de ne pas pouvoir aider, celui d'être complètement inutile et sans défense. Si son armure n'avait pas décidé d'être capricieuse, il aurait sans doute déjà pu tous les sortir de là, mais il ne pouvait rien faire. Et il savait qu'il n'avait pas d'autre choix que de prétendre être un ordinaire civil en face d'eux, son identité de super-héros était un secret, et ils avaient tous vu son visage, il ne pouvait pas risquer quoi que ce soit, ni même tenter de matérialiser son armure à nouveau. Il se disait que s'il continuait d'insister et de la forcer, elle finirait par arrêter de le brider et le laisserait se servir de ses pouvoirs à nouveau, mais il ne pouvait pas en être sûr ni même tenter de vérifier la possibilité de son hypothèse.

Et puis, tout à coup, le son d'une voix un peu éloignée d'eux l'interpella et il redressa la tête dans cette direction, à chercher du regard, à travers la pénombre à distinguer une silhouette jusqu'à ce que celle-ci se soit enfin approchée, une jeune fille dans les bras et un costume bien familier. Spider-Man était là ? Depuis quand ? Derek fronça les sourcils un instant avant de décider d'ignorer cette question et de laisser les deux mutants qui se tiennent l'un contre l'autre s'approcher d'abord avant de lui-même faire quelques pas dans la même direction que les autres. « Merde, elle va bien ? demanda d'abord le mutant, Spider-Man hocha la tête et répondit un fragment de phrase, —Je crois oui. La chute était sans doute un peu trop v— avant d'être interrompu par l'autre mutant qui insista à propos de son camarade disparu. —Où est-il? Dis-moi où il est! Le héros masqué ne répondit pas et baissa simplement la tête. »

« C'est sans doute trop tard, de toute façon, ajouta Derek, on devrait pas perdre plus de temps à essayer de le retrouver, on doit se concentrer sur les survivants. »